Le site universitaire toulousain subit l’effet double de la perte de l’Idex : il n’a plus accès à certains financements et a perdu en visibilité. L’enjeu est de repositionner Toulouse sur la carte nationale et internationale, permettant ainsi de renforcer l’attractivité du site et de placer la recherche toulousaine au niveau scientifique qui lui revient.

Face aux défis sanitaires, sociaux, économiques et environnementaux actuels, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées – Méditerranée, et Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse-Métropole, ont décidé d’accompagner le pôle universitaire toulousain dans une nouvelle structuration, pour que Toulouse se place parmi les meilleures universités mondiales. Pour accompagner les acteurs d’enseignement supérieur et de recherche du site, la Région Occitanie et Toulouse Métropole, ont proposé de solliciter une personnalité extérieure ayant la légitimité académique, l’expérience managériale et la neutralité nécessaires à la construction d’un projet à la fois collectif et ambitieux.
Pour cette mission, qui nécessite de savoir mobiliser les énergies de toutes les parties prenantes pour faciliter l’expression et permettre l’appropriation par les communautés académiques, c’est Patrick Lévy qui a été choisi.

En savoir plus : contexte et objectifs

Patrick Lévy est professeur des universités – praticien hospitalier. En 2016, il devient président de la « Comue Université Grenoble-Alpes », puis de l’université Grenoble-Alpes de janvier 2018 à janvier 2020. Il préside le comité Europe de France Universités (anciennement Conférence des présidents d’université). Depuis 2019, il fait partie du conseil d’administration de l’EUA (European University Association).

En savoir plus sur Patrick Lévy, chargé de mission

Consultez le calendrier des grandes étapes et des rencontres

L’Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées est une communauté d’établissements rassemblant les principaux établissements d’enseignement supérieur et de recherche du site universitaire de l’académie de Toulouse : 4 universités, 1 Institut National Universitaire, 18 écoles d’ingénieurs et écoles spécialisées, 1 centre hospitalier universitaire, 7 organismes de recherche, implantés dans 11 villes sur 8 départements.
L’Université fédérale œuvre au rayonnement du site universitaire dans son ensemble afin d’inscrire celui-ci au meilleur niveau international aux plans académique et scientifique en favorisant les conditions d’accueil et de vie des étudiants ou chercheurs français et étrangers qui y sont rattachés. Aux côtés de ses membres, elle développe ses activités sur des missions transversales couvrant tous les domaines de la vie universitaire : recherche et doctorat, valorisation, diffusion de la culture des sciences et des techniques, formation, vie étudiante, relations internationales, numérique, coopération documentaire, informatique et immobilier.

En savoir plus : visitez le site de l’Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées

C’est un statut expérimental créé par l’ordonnance du 12 décembre 2018, permettant de créer un regroupement au sein duquel les établissements conservent leur personnalité morale (comme Université de Bourgogne Franche-Comté). La transformation en une Comue expérimentale permettrait d’avoir de nouveaux statuts adaptés aux missions portées de ce l’établissement et d’en rendre la gouvernance plus simple.

C’est l’État qui définit les entités qu’il demande à ARWU de classer. Le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a clairement indiqué qu’une Comue expérimentale peut être classée, dès lors qu’elle bénéficie d’attributions qui permettent sa reconnaissance comme université (stratégie de recherche, signature unique, diplomation…).
À l’inverse, un Établissement Public Expérimental (EPE) n’est pas nécessairement classé : il ne l’est que s’il répond aux critères d’une université. Le critère qui importe est donc la réalité des engagements, et non la structure juridique.

Posés après l’entrée en vigueur de l’ordonnance de 2018, ces critères sont au nombre de 6. En effet, une université, sa présidence et ses instances, doivent pouvoir in fine :

1. Élaborer une stratégie partagée avec ses institutions-membres ;
2. Adopter une signature scientifique unique ;
3. Obtenir une reconnaissance internationale par une prise en compte dans les classements ;
4. Inventer des modalités permettant de vérifier la cohérence du budget prévisionnel de toutes les composantes (institutions membres) avec la stratégie partagée ;
5. Vérifier la cohérence des propositions de recrutement des enseignants-chercheurs, enseignants et chercheurs de toutes les composantes (institutions membres) avec la stratégie partagée ;
6. Apposer la signature du président de l’université cible sur les diplômes.

L’Université de Toulouse fonctionnera selon le principe de subsidiarité, avec des établissements membres qui recevront directement leur subvention pour charges de service public et disposeront de leur budget propre, voté par leur Conseil d’administration. Ils inscrivent ce budget dans le cadre de la lettre d’orientation – relative aux contributions aux stratégies communes – de l’UT, laquelle donne un avis simple a posteriori.

L’Université de Toulouse fonctionnera selon le principe de subsidiarité, avec des établissements membres qui gèreront directement leur masse salariale, leurs plafonds d’emplois (dont les contrats doctoraux) et disposeront de leur propre politique de gestion des ressources humaines, votés par leur Conseil d’administration. Ils inscrivent cette politique dans le cadre de la lettre d’orientation – relative aux contributions aux stratégies communes – de l’UT, laquelle donne un avis simple a posteriori.

La Comue expérimentale sera d’abord évaluée par le HCERES. Au regard de cette évaluation, les établissements impliqués pourront soit pérenniser les statuts de la Comue expérimentale (ce qui n’impose pas de perte de personnalité morale des établissements), soit décider collectivement d’une nouvelle forme institutionnelle et de nouveaux statuts.

La perte de l’IDEX a constitué un coup d’arrêt et représente un désavantage dans l’accès à certains AAP dotés de financements particulièrement importants.

Néanmoins, le site a vite su retrouver une dynamique scientifique et académique, qui s’est manifestée par de nombreux succès collectifs dans des appels à projets :
– ANITI, l’un des 4 instituts français d’intelligence artificielle de l’AAP 3IA : 80M€
– 5 Écoles universitaires de recherche (EUR) supplémentaires (8 au total pour le site) : environ 20M€
– Portage d’une Université européenne UniverseH pour établissements (UT2J, UT3, Toulouse INP, ISAE-SUPAERO et TBS), soit 8,5M€ et contribution d’UT1C et d’INSA à deux autres projets
– Autres appels à projet ou à manifestation d’intérêt remportés depuis 2018 : Aspie-Friendly (5M€), Acorda (6M€), Drop, THE Campus (1M€ + 2,5M€ Région)…
En savoir plus : les grands programme nationaux
– Labellisation Bienvenue en France

La dynamique collective a permis de beaux succès scientifiques et académiques, c’est ce que le site veut poursuivre avec le projet TIRIS.

Toulouse et sa région présentent des atouts exceptionnels en termes d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation (ESRI). Ces atouts font du site un acteur incontournable des transformations environnementale, numérique et sociétale et de l’accompagnement des transitions du XX^e siècle.

L’enjeu majeur est d’offrir les meilleures conditions de développement au tissu scientifique de recherche, d’innovation et de formation afin de préserver et d’amplifier sa visibilité et son attractivité pour l’avenir. Mais sa structuration fragmentée fragilise la reconnaissance du pôle universitaire toulousain en tant que Grande Université de Recherche (GUR), et l’absence de labellisation PIA empêche l’accès à des opportunités de partenariats et de financements qui freinent son développement.

L’appel à projets « Excellence sous toutes ses formes : ExcellencES » est une opportunité d’accéder à des financements importants et une première étape pour une reconnaissance en tant que Grande Université de Recherche.

L’objectif du projet PIA4 est d’obtenir un financement autour de 40 M€ sur 10 ans, soit 4 M€ par an.

La Région s’est engagée à doubler ce financement, ce qui porte le financement global à 8 M€ / an.

Pour rappel, le financement IDEX 2012-2016 était de 12 M€ par an. Mais l’enjeu est bien plus que financier.

La date limite de dépôt des projets est fixée au 1er février. Une audition devant le jury international des dossiers présélectionnés est prévue en mai 2022, pour un retour fin mai début juin.

Les attentes du jury portent avant tout sur des objectifs d’excellence pluriels, sur les différentes facettes du monde académique.

Il porte une attention sur la signature académique qu’entendent construire les répondants, la crédibilité de l’ambition au regard des forces et faiblesses identifiées par les répondants eux-mêmes, et les transformations institutionnelles qu’il est nécessaire de mener lorsque celles-ci sont une condition des formes d’excellences à atteindre.

Les attendus « fusionnels » posés par l’appel à projets IDEX ne sont donc pas ceux de l’AAP « Excellences sous toutes ses formes ».

TIRIS est le fruit de plusieurs mois de travail avec les établissements d’enseignement supérieur et les organismes de recherche. Il a été construit sur la base d’une analyse fine des thématiques de recherche différenciant nationalement Toulouse, et sur les opportunités de collaborations scientifiques pouvant être impulsées par une réduction des frontières entre établissements.

C’est un projet collectif du site.

Projet construit collectivement, il rassemble la communauté académique toulousaine et porte une double ambition d’impact scientifique international et d’impact sociétal à toutes les échelles.

TIRIS est le fruit des travaux du Conseil des membres de l’Université fédérale et des productions des groupes de travail rassemblant des représentants des établissements d’enseignement supérieur et des organismes de recherche sur l’ensemble des volets académiques du projet.

Un groupe de rédaction travaille depuis plusieurs semaines à leur mise en cohérence dans un projet ambitieux pour le site.

L’objectif de TIRIS est de faire du site un acteur majeur des transitions, en déployant un projet scientifique interdisciplinaire permettant aux communautés de travailler ensemble autrement.

Le projet TIRIS vise à valoriser pleinement l’écosystème de formation et de recherche de très haut niveau du site toulousain pour contribuer à l’émergence d’une Grande Université de Recherche de renommée internationale.

Sa signature scientifique est construite autour de trois enjeux de société :
– Comprendre et favoriser la vie en bonne santé et le bien-être
– Appréhender les changements globaux et leurs impacts sur les sociétés
– Accélérer les transitions durables : mobilité, énergie, ressources et mutations industrielles

L’écosystème toulousain est déjà clairement identifié et reconnu sur ces thématiques qui nécessitent, outre le maintien des excellences disciplinaires, le déploiement renforcé d’une recherche interdisciplinaire.
Le projet TIRIS permet de préfigurer et d’expérimenter, de par la nature des collaborations scientifiques et pédagogiques qu’il impulse, la transformation institutionnelle de l’université attendue par les tutelles régionales et nationale. Une transformation qui lui permettra de retrouver sa juste place dans le cercle des universités qui compte dans le monde.

Le projet TIRIS vise à valoriser pleinement l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche de très haut niveau du site toulousain.

En complément au programme de recherche et en lien direct avec les enjeux sociétaux, il développera trois programmes complémentaires :

– Le programme Innovation, dont l’objectif principal est d’accélérer le développement technologique, par le déploiement de projets de interdisciplinaires partenariaux et le soutien à des démonstrateurs ou des plateformes technologiques associant laboratoires et partenaires socio-économiques.

– Le programme Formation, permettra aux étudiants de multiplier les formations interdisciplinaires et leur donnera l’opportunité de construire de nouveaux parcours.

– Le programme Science et société contribuera à l’avancée de la connaissance sur des questions de recherche en lien direct avec les interrogations et les préoccupations des acteurs de la société civile, en développant notamment des projets de recherche participative.

Pour les grands sites qui n’ont pas encore connu de transformations d’ampleur (Lyon, Rennes, Toulouse), il est attendu que le projet scientifique et académique impulse et soit soutenu par une évolution institutionnelle. Sur notre site, il est donc envisagé la création d’une Comue expérimentale, qui préserve la personnalité juridique des établissements et permet de s’inscrire dans une trajectoire de création d’une Grande Université de Recherche.

Oui, puisque le projet prévoit :
1. une stratégie de recherche et de formation commune
2. une signature unique pour les publications scientifiques
3. l’Université de Toulouse comme seul établissement du site classé dans les classements internationaux
4. une lettre d’orientation budgétaire formalisée à l’échelle de l’UT, ainsi qu’un processus de suivi de l’effectivité de sa mise en œuvre par les établissements, sous la forme d’un avis de l’UT.
5. une lettre d’orientation RH formalisée à l’échelle de l’UT, ainsi qu’un processus de suivi de l’effectivité de sa mise en œuvre par les établissements, sous la forme d’un avis de l’UT.
6. la délivrance par l’UT et la signature du diplôme de doctorat et des autres diplômes nationaux (dans le cadre d’accréditations ou co-accréditations) par la présidence de l’Université de Toulouse. .